Médias, réseaux sociaux, société, entreprise, école, famille : tous ces milieux véhiculent depuis tellement d'années ce culte de la perfection qu'il est franchement difficile d'y échapper.
Le culte de la perfection, c'est quoi ?
Le culte de la perfection consiste à imposer la recherche du parfait et par conséquent à effacer le moindre défaut ou la moindre erreur.
C'est un principe qui induit principalement les notions de compétition et souvent de tricherie. Parce qu'il faut se l'avouer : pour être meilleur (plus beau, plus performant, plus plus plus ...) que l'autre, le premier qui n'a pas enjolivé son histoire, masqué quelques boutons sur son visage, magnifié sa vie de rêve en ne postant QUE des visuels relookés, lève la main. La technologie fait presque des miracles de nos jours !
Je ne parlerai pas du culte du narcissisme qui, disons-le, va "un peu" avec ...
Et tu veux en venir où ?
A la culpabilité, limite état de détresse, que beaucoup ressentent en s'apercevant qu'ils ne parviennent pas à atteindre cette perfection, surtout dans le domaine du chien. Voilà c'est bon ? J'ai capté ton attention ? Toi, oui, toi qui es à l'affût de la moindre info qui te permettra de briller en société. Toi qui rames comme un fou à entraîner des tricks à ton chien sans parvenir à en faire le 10ème. Toi qui trafiques tes photos de chien postées sur ton compte parce qu'il ne faut surtout pas montrer la longe que tu utilises en balade. Des fois ... Toi qui pleures et cries sur ton chien après moult entraînements sans comprendre pourquoi ça ne marche pas et qui, finalement, décide de ne pas poster ta vidéo parce qu'elle est toute pourrie. Toi qui ne sais plus quoi inventer comme excuse bidon quand des rencontres canines te sont proposées, parce que tu as trop honte de la réactivité de ton chien (et en plus c'est un professionnel ! Oh !). Tiens, et toi qui, frénétiquement, montre à la terre entière tout ce que tu peux faire pour ton chien, tes créations, tes recettes, tes conseils, en oubliant qu'il y a peut-être des gens qui ne sont pas comme toi, qui ont un chien qui n'est pas comme le tien, ni une énergie comme la tienne.
Respire et conjugue-toi à l'imparfait
Quand on entreprend quelque chose, pour soi, pour d'autres, on doit accepter de se tromper, de trébucher, de douter, de ne pas exceller.
Faire des erreurs, ne pas savoir, perdre parfois espoir, n'ont rien d'anormal, bien au contraire. Nous formons, avec nos chiens, un groupe composé d'individus uniques et imparfaits, chacun avec ses caractéristiques. Pour que ce groupe fonctionne à peu près, comme n'importe quel groupe, il y a des ajustements souvent nécessaires, des adaptations. Mais surtout pas la recherche de l'excellence.
Pourquoi et au nom de quoi devrions-nous montrer une image qui ne reflète finalement pas la réalité, notre réalité ? Qu'y-a-t'il de mal, par exemple, à n'atteindre que 50 % de nos objectifs de balade aujourd'hui (fatigue, intempéries, etc.) si l'on ajuste le lendemain ? Pourquoi culpabiliser de lui donner des croquettes ce matin-là même si l'on défend une alimentation saine et naturelle ?
Ne nous mettons pas une pression inutile car nous risquerions de passer à côté de l'essentiel : notre bien-être.
Vouloir toujours bien faire risque, à terme, d'occasionner un stress chronique qui finira par altérer ce groupe que nous formons avec nos chiens.
Autorisons-nous à être imparfaits, prenons le temps de faire la part des choses entre ce qu'il est nécessaire d'améliorer et ce qui, finalement, nous convient.
En photo :
Eliot, un chien plus qu'imparfait qui m'apprend l'humilité chaque jour qui passe
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